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Les « spécifications fonctionnelles », véritable feuille de route pour qui souhaite développer un logiciel labellisé Hadopi, sont encore en cours de rédaction. Mais ce dimanche 26 décembre, la procédure de labellisation par l'Hadopi a été publiée au Journal Officiel. La haute autorité aura les pleins pouvoirs pour accorder ou retirer un agrément.Petit rappel, l'installation de ces logiciels de sécurisation n'est pas exonératoire de toute responsabilité selon l'Hadopi. Pour autant, si un internaute décide d'autoriser un tel contrôle du téléchargement, la Commission de protection des droits lui portera une « attention bienveillante ». En effet, la loi condamne le défaut de sécurisation d'une ligne, garantir la sécurité va donc, selon la rue du Texel, dans le bon sens…

Le texte publié au J.O explique donc la procédure que doit suivre un éditeur s'il souhaite être labellisé. Il devra soumettre son logiciel à un centre d'évaluation puis un dossier d'évaluation sera soumis à l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information). L'Hadopi aura alors toute discrétion pour labéliser un logiciel ou non sous quatre mois après la remise du rapport.

Reste à savoir à quoi ressembleront ces logiciels. Selon Michel Riguidel, le « père fondateur » des spécifications fonctionnelles, ces logiciels devraient arriver en mars ou juin 2011. Ils pourraient fortement ressembler à des contrôles parentaux. Une étude approfondie de logiciels proches de ces spécifications nous ont permis de voir quels pourraient être leurs objectifs :Blocage de lancements d'applications : Ex Bitcomet, Azureus ou Emule
Blocage d'URL
Liste blanches et noires

Par contre, tout logiciel labélisé Hadopi devra être interopérable…
Le blog américain Techcrunch rapporte de nouvelles données enregistrées par le cabinet d'analyse ComScore. Selon celles-ci, le réseau Facebook continuerait sa croissance au point de dépasser le portail Internet Yahoo!

Ainsi, au mois de novembre, Facebook aurait enregistré 648 millions de visiteurs uniques à travers le monde contre 630 millions pour Yahoo! tous sites confondus. Facebook se place donc dans le trio de tête derrière Microsoft (869 millions de visiteurs) et Google (970 millions).

De son côté le cabinet Hitwise rapporte qu'au 25 décembre, le trafic vers Facebook.com a dépassé temporairement celui de Google.com au Royaume-Uni en recueillant 10.50% du trafic local contre 9.77% pour le moteur de recherche.

Récemment, Facebook est également devenu le second plus gros site de partage de vidéos en ligne derrière YouTube et en devançant une fois encore Yahoo!. La PDG du portail de Sunnyvale Carol Bartz n'aura d'ailleurs pas tardé à prendre des mesures en fermant partiellement Yahoo! Video. Le mois dernier, ComScore estimait que Facebook comptait pour près d'un quart du trafic des bannières publicitaires aux Etats-Unis.
Connaissez-vous le Comic Sans ? Cette police d'écriture censée imiter de loin l'écriture manuscrite constitue pour la plupart des professionnels du Web la faute de goût ultime, à tel point que dans la communauté geek, de nombreux sites militent pour son éradication.

Et pourtant, l'abominable Comic Sans revêt une qualité cachée : comme toutes les polices d'écriture tarabiscotées, il forcerait l'attention de celui qui le lit, conduisant de fait à une meilleure assimilation des contenus. C'est pour cette raison qu'au mépris des plus élémentaires règles de savoir vivre du Web, le corps de cet article sera rédigé en Comic Sans (visible si votre système la prend en charge).Connor Diemand-Yauman, chercheur à l'université de Princeton, s'est récemment penché sur l'impact que pouvait avoir la police de caractère d'un texte sur la mémorisation de ce dernier par ses lecteurs. Pour ce faire, il a organisé de brèves séances de lecture d'un même contenu avec deux groupes de cobayes. Le premier a été exposé à une innocente Arial 16 points, police sans serif particulièrement lisible, tandis que le second a dû affronter des échantillons de texte imprimés en Comic Sans 12 points.

Quinze minutes après la lecture, les deux groupes ont été interrogés sur le mode du QCM à propos du texte qu'ils venaient de lire. Le premier groupe, exposé à l'Arial, a alors obtenu 72,8% de bonnes réponses, contre 86,5% pour le second.

L'étude a alors été prolongée auprès d'étudiants issus de l'Ohio, à qui il a été distribué des cours imprimés tantôt en police claire, tantôt en police alambiquée de type Comic Sans. Là encore, les cobayes exposés à la police la plus lisible ont montré des résultats d'assimilation et de mémorisation inférieurs à ceux de l'autre groupe.

Explication ? Pour Diemand-Yauman, une personne qui lit sans difficulté un texte aura plus naturellement tendance à se dire qu'elle l'a compris. A l'inverse, si un obstacle visuel comme une police de type Comic Sans intervient, la lecture sera plus lente, plus contrainte, mais au final nettement plus productive.Die, Comic Sans, Die !

Faut-il pour autant préconiser aux webmasters, professeurs et autres personnes amenées à communiquer des textes par voie écrite ou numérique l'utilisation du Comic Sans ? Nous ne saurions que trop le leur déconseiller.

Intégrée à Windows depuis les années 90, le Comic Sans (MS) est à l'origine une police de caractère pensée pour les programmes et contenus destinés aux enfants. Mais si ses lettres arrondies collent effectivement bien à un logiciel jeunesse, l'usage s'est rapidement étendu, jusqu'à ce que le Comic Sans se retrouve sur des sites Web d'entreprise, des panneaux de signalisation ou des communications sérieuses. Le phénomène a provoqué l'agacement de nombreux graphistes, qui s'insurgent régulièrement contre l'absence d'adéquation entre la typographie employée et la nature du message.

Se prêtant particulièrement bien au détournement et à la dérision, la lutte contre le Comic Sans relève maintenant du mème, comme l'illustrent les très nombreux images le mettant en scène de façon parodique. Pour mieux comprendre pourquoi l'usage du Comic Sans est à proscrire selon leurs auteurs, on pourra consulter le tout juste lancé mais néanmoins excellent comicsanscriminal.com qui, en quelques diapositives, résumera bien mieux la situation que nous le faisons ici. Que la faute de goût commise en début d'article nous soit pardonnée, au nom du LOL et de la féérie de Noël... ;-)Merci de tenir la porte fermée !!!

Merci de ne pas utiliser de Comic Sans - nous sommes une entreprise du Fortune 500, pas un stand de limonade.
La très opaque société Megaupload est sortie de son silence cette semaine pour condamner les actions conduites à son encontre par l'association qui défend les maisons de disque américaines. L'hébergeur de fichier accuse la RIAA d'avoir tenté de faire pression sur Mastercard, utilisé comme prestataire de paiement sur son site, pour que ce dernier mette un terme à leur collaboration.

Tout part d'une déclaration de Mitch Glazier, vice président de la RIAA, qui se serait récemment félicité des discussions conduites avec Mastercard et d'autres spécialistes du paiement en ligne en vue d'étudier la façon dont ces derniers pourraient cesser de collaborer avec des sites manifestement vecteurs de contrefaçon tels que Megaupload de façon à leur couper les vivres - un peu à la façon des actions mandatées aux Etats-Unis contre les partenaires de Wikileaks.

Basée à Hong Kong, la société « Mega » opère dans le monde entier un service d'hébergement de fichiers permettant à un internaute d'y déposer un contenu, quel qu'il soit, puis de proposer à d'autres de le télécharger via un simple lien hypertexte. Megaupload dispose d'un pendant dédié à la vidéo, MegaVideo, qui permet de visualiser directement les contenus stockés depuis son navigateur. Si ces sites affichent de la publicité, une part non négligeables des revenus dégagés par la société provient de formules d'abonnement payant visant à lever certaines restrictions (bande passante, nombre de téléchargements, etc.).

Officiellement, Megaupload respecte ses obligations d'hébergeur et procède régulièrement au retrait de contenus soumis au droit d'auteur lorsque ces derniers lui sont signalés. Ce faisant, la société répond aux obligations des lois française (LCEN) et américaine (DMCA). De très nombreux contenus, films, séries, jeux ou disques, restent toutefois accessibles, propagés auprès des internautes par de nombreux sites et forums spécialisés.

Faute de véritables arguments législatifs, les ayants-droit auraient donc pris le parti d'attaquer le système Megaupload par la bande, en tentant de compromettre les accords commerciaux qui lui permettent d'encaisser les paiements des internautes. Pour se faire, ils s'appuient sur les dispositions d'une nouvelle loi, votée en septembre, le Combating Online Infringement and Counterfeits Act (COICA), qui doit permettre à la Justice américaine de se doter de moyens lui permettant de circonvenir l'action de sites illégaux via, notamment, la collaboration d'acteurs tiers comme les fournisseurs d'accès, les services en ligne ou... les intermédiaires de paiement.« C'est eux qui auront un problème, pas nous »

La démarche de lobbying engagée par la RIAA n'a pas eu l'heur de plaire à la société de Hong Kong. Elle qui habituellement cultive l'anonymat s'est fendue d'une déclaration adressée au site Zeropaid.com, dénonçant cette façon de faire.

« Mega compte plus de 100 millions d'utilisateurs enregistrés, plus de 45 millions de visiteurs uniques par jours, et les employés de plus de 70% des sociétés du Fortune 500 font appels à nos services. Nous hébergeons plus d'un milliard de fichiers légitimes. Documents, sauvegardes, photos, tout. Si Mastercard se tourne contre Megaupload, c'est eux qui auront un problème, pas nous », déclare Bonnie Lam, présentée comme une employée du siège de Megaupload.

« Les intermédiaires de paiement essaient-ils de devenir le légat de la prochaine décennie ? Serait-ce eux, et non les gouvernements élus, qui décident de ce qui est bien ou mal ? », s'insurge-t-elle encore. « D'abord, Wikileaks, puis les sites de stockage et après ? ».
Signe que le courant passe toujours bien entre le chef de l'Etat et le Directeur général de Dailymotion, Martin Rogard, cette année, les voeux de Nicolas Sarkozy seront retransmis en direct sur le site de partage en ligne.Le président de la République avait promis de renouveler le genre de l'exercice des voeux aux français. Voilà qui est à nouveau fait avec cette première le soir du 31 décembre. Par contre, les chaînes historiques retransmettront comme prévu, également en direct, les voeux du chef de l'Etat.

Rien ne permet de préciser si les commentaires seront désactivés pour l'occasion mais la probabilité est forte. Enfin, il faut signaler que l'Elysée dispose déjà d'une chaîne sur le site Dailymotion depuis une année déjà. Une preuve des bons rapports entretenus entre le pouvoir et le site de partage de vidéos.
Microsoft émet un avis de sécurité au sujet du navigateur Internet Explorer. Une vulnérabilité permettrait de pouvoir exécuter un code à distance. IE 6, 7 et 8 sont concernés sous tous les environnements Windows : XP, Vista, Server et Windows 7.Une infection est donc possible si un utilisateur se rend sur un site qui héberge du contenu malveillant. Malgré ces risques, Microsoft indique qu'il n'a pas eu connaissance d'attaques par ce vecteur, utilisant cette vulnérabilité.

Dans le détail, le problème vient du fait qu'Internet Explorer doit charger un fichier appelé mscorie.dll lors du traitement des balises HTML. L'avertissement posté par Microsoft explique alors qu'aucune protection n'est prévue pour ce type de fichier. En utilisant une méthode appelée ROP (Return Oriented Programming) il est possible de pointer vers une fonction d'une bibliothèque logicielle dont l'adresse est connue. Par ce biais, il est alors possible d'obtenir un accès indirect à une zone dite exécutable.

Bien que ce contournement ait déjà été réalisé par le passé, Microsoft se refuse pour l'instant à délivrer une mise à jour à ce sujet. En fonction des infections et de son enquête, la firme décidera ou non de publier un correctif hors cycle.
le 23/12/2010 à 00:00
L'audience de Twitter se stabilise
A en croire certaines analyses, le site de micro-blogging Twitter serait parvenu à maturité. Il se serait stabilisé à hauteur de 2 millions de visiteurs uniques par mois en France. Après avoir connu une forte hausse l'an dernier, l'audience augmenterait désormais peu.Rétrospectivement, les gazouillis du petit oiseau se sont fortement propagés en 2009. Comme l'explique le blog technotes, le nombre de visiteurs est passé de 78 000 en octobre 2008 à 1,5 million en octobre 2009. Une hausse alors qualifiée d'importante. Malgré ces bons chiffres, la courbe d'audience ²de Twitter s'est ensuite arrondie.

Pour preuve, le site est depuis passé d'1,5 million à 2 millions de visiteurs uniques. L'audience semble même stagner à en croire les dernières données recueillies par ComScore. Ces chiffres, même s'ils ne prennent en compte que les connexions depuis le site et non via des applications externes mobiles et PC, restent tout de même révélateurs.

D'un côté, ces données montrent que Twitter a trouvé son rythme de croisière. De l'autre, elles sont la preuve que la société doit encore trouver les moyens de s'assurer une croissance régulière. Avec l'ouverture de nouveaux bureaux à Londres, Twitter a décidé de trouver des relais de croissance à l'international. Il faudra pour cela batailler ferme contre des géants comme Facebook, solidement installé dans les habitudes de certains internautes.
Publicité, recherche, fonctionnement, développement du mobile, Bruxelles... Sébastien Badault, directeur de la stratégie commerciale de Google France, revient pour Clubic sur les grands sujets qui ont fait l'actualité de Google et de la publicité numérique tout au long de l'année. Clubic - Sébastien Badault, bonjour. Pour commencer, qu'est vraiment Google France aujourd'hui en termes d'équipes ?Sébastien Badault - Aujourd'hui, il y a environ 200 personnes chez Google France. Une bonne moitié est constituée d'équipes commerciales, qui accompagnent les grands annonceurs dans leur mutation vers le Web, avec un pôle chargé des relations avec les agences médias et des pôles sectoriels - automobile, voyage, retail, etc. - qui gèrent entre 30 et 50 annonceurs par secteur. C'est là qu'on trouve Renault pour l'auto, Air France pour les voyages, Carrefour pour le retail, ainsi qu'un certain nombre de pure players, eBay ou Amazon par exemple. L'autre moitié de des effectifs est représentée par tout ce qui touche au marketing, aux partenariats, l'équipe en charge des produits entreprise comme Google Apps, puis les fonctions support, finance, RH, etc.

Certaines de ces fonctions sont gérées de façon paneuropéennes, puisque nous dépendons, dans le découpage de Google à l'international, de la zone « Europe du Sud et de l'Est, Moyen Orient et Afrique » dirigée par Carlo d'Asaro Biondo, qui lui est basé en France.

Après, 2010 est une année un peu charnière, puisqu'un virage a été amorcé : on a annoncé la création d'un centre de développement et d'un centre culturel européen à Paris. Dans les deux cas, il y aura de nouvelles équipes, surtout du côté du centre de développement. Dans les années à venir, on devrait donc arriver à un certain équilibre entre les équipes ventes / marketing et les équipes d'ingénieurs, comme c'est déjà un peu le cas aujourd'hui à Londres. On espère donc que cela nous permettra de travailler de façon plus proche avec l'écosystème, notamment les développeurs.Au niveau commercial, on sait qu'historiquement, une bonne partie des activités françaises sont gérées depuis l'Irlande. Qu'en est-il plus précisément aujourd'hui ?

Beaucoup de choses se passent en Irlande, c'est vrai, avec deux canaux principaux. Un canal commercial d'abord, dans la mesure où ils gèrent en direct certains clients. Un pure player comme Spartoo par exemple est géré depuis Dublin, parce qu'il a déjà une forte maturité sur le search (publicité adossée à la recherche en ligne, ndr), peut-être supérieure à celle de certains clients qu'on gère ici. Là où la France va gérer 300 ou 400 clients en privilégiant l'accompagnement, Dublin en gérera un millier environ.

Après, l'Irlande héberge toute la partie « longue traîne » de notre offre de vente, puisque nous gérons au global des dizaines de milliers d'annonceurs. Ils assurent donc le support, par mail ou par téléphone, ou des sessions de formation en ligne, à destination des PME qui veulent en savoir plus et améliorer leur conversion. Il y a aussi des ingénieurs qui travaillent sur l'index, etc. Dublin, c'est au moins 1500 personnes et 26 nationalités, une sorte d'Erasmus géant !Vu de l'extérieur, il pourrait paraître surprenant d'avoir de telles équipes commerciales pour un système publicitaire dont la force repose dans la simplicité et l'automaticité. Pourquoi cette dimension "accompagnement" prend-elle tant d'importance ?

Du côté des petits annonceurs, on vu une énorme accélération de l'e-commerce en France. D'une part parce que les gens achètent plus, des produits de plus en plus variés, et de l'autre parce que le nombre d'acteurs augmente de façon très importante, avec de plus en plus d'ultra-spécialistes. Prenez par exemple icasque, qui fait des casques de scooter, avec une offre super bien construite. Des icasque, aujourd'hui, il en existe pour quasiment tout. On a donc des gens qui achètent plus, des taux de conversion qui s'améliorent et de plus en plus de vendeurs, ce qui créé une vraie concurrence dans le domaine de l'enchère. Bien que les petits annonceurs soient gérés à Dublin, ils ont quand même besoin qu'on leur mette le pied à l'étrier, et c'est ce qu'on fait ici.

Du côté des gros annonceurs, on a ceux qui font de l'AdWords depuis dix ans. Ils sont très matures, mais leurs besoins évoluent, ils ont donc toujours besoin qu'on les aide, que ce soit pour automatiser leurs choix de mots clé, faciliter la lecture des données qui leur permet de piloter leur retour sur investissement, etc. L'annonceur demande une profondeur d'analyse toujours plus importante, sur laquelle on peut l'aider. A ce niveau, nous sommes à un carrefour extrêmement intéressant, puisque l'on sait quelle est la demande des internautes et comment elle évolue, donc on peut vraiment apporter de la valeur.

A l'inverse, on a les secteurs en développement, pour qui Internet n'est pas le coeur de métier. Le meilleur exemple là, c'est sans doute la grande consommation. Eux ont besoin qu'on leur explique ce qu'il est possible de faire, dans une démarche très didactique. Par contre, eux sont très bons sur le volet créatif, puisque bien souvent ils évoluent déjà dans l'univers de la publicité TV. A ce niveau, 2010 a été un peu "l'année 1" de la pub créative sur Internet, avec des gens qui ont compris en quoi la technologie permet de faire des choses intéressantes.Le fameux exemple de la vidéo des bébés Evian en rollers ?

Oui, tout comme la pub pour l'iPod Touch, dans laquelle on déstructurait la page, ou la campagne Ubisoft pour Assassin's Creed. Ils avaient créé des films de 20 minutes, qu'évidemment ils ne pouvaient pas diffuser en TV. S'ils les avaient postés sur leur site, ils n'auraient eu que les puristes. Là, en postant sur YouTube, avec un accompagnement par le biais d'achat d'espace, ils ont pu profiter d'un effet viral et totaliser plus de 20 millions de vues ! C'est intéressant de se dire qu'on n'est plus bridé par le carcan des 30 secondes imparties en télévision et de profiter de la force en matière de social d'un site comme YouTube, dont les vidéos sont reprises et postées sur Facebook. Donc là aussi, il faut de l'accompagnement. On a d'ailleurs une boite en interne, Tango Zebra, qui conseille les agences créatives.Au delà du nombre de vues, savez-vous mesurer l'impact de ces campagnes ?

Là on ne parle pas de calculer un retour sur investissement, évidemment, mais on peut faire avec eux des études pré et post-test comme en TV, pour mesurer le gain de notoriété et d'intention d'achat. Après, on est vraiment au début là, mais il faudrait arriver à mesurer la valeur d'une vue sur YouTube, d'un fan sur Facebook, mesurer la viralité... On a une équipe étude qui travaille avec de grands instituts pour essayer d'améliorer la visibilité.D'autant que ces campagnes sont aussi souvent relayées en TV...

Bien sûr. On a justement récemment travaillé là dessus, dans le cadre d'une étude dont les résultats tomberont bientôt, avec une entreprise de type Coca, qui fait de la TV dans certaines régions et YouTube dans d'autres. Avec la TV, on observe un pic assez fort, mais qui retombe très vite, alors qu'avec YouTube, on a un plus petit pic, mais qui dure plus longtemps. Il y a donc une très forte complémentarité entre les deux.Cette capacité d'intervenir à tous les niveaux de la chaîne ne risque-t-elle pas de finir par compromettre les relations que vous entretenez avec les agences média ?

C'est un ressenti qui existait quand je suis arrivé chez Google, notamment suite à l'arrêt de la réduction de 15% qu'on leur faisait sur le search, mais on a beaucoup travaillé sur le partenariat qu'on a avec elles. 2010 à ce niveau est vraiment allé dans le bon sens à ce niveau. On a quelques annonceurs qui ne passent pas par des agences, mais c'est très rare. On est donc vraiment dans une relation tripartite, au sein de laquelle l'agence apporte une vraie valeur ajoutée qu'on leur reconnait bien. On travaille d'ailleurs beaucoup avec les agences, à les former à nos outils.C'est valable aussi pour les PME d'ailleurs, qui travaillent beaucoup en relation avec des agences. Les PME comprennent assez vite l'intérêt que représente AdWords pour leur business, mais elles se rendent aussi compte que ça leur prend beaucoup de temps. Le lien sponsorisé, ça ne s'arrête jamais, contrairement à une campagne comme celles que l'on vient d'évoquer, donc bien souvent la PME préfère passer par un prestataire externe. On a donc créé deux annuaires d'agences labellisées, qui ont passé des certifications sur l'utilisation d'Adwords, pour les agences conseil et pour les agences créa (voir par exemple Google veut simplifier les relations avec les agences d'achat d'espace, ndlr). On leur fournit également des coupons ou des actions de formation continue.On a longtemps opposé le display (bannière), associé à une logique de branding (valorisation de la marque), au search et sa logique de performance. Vos clients et partenaires vous donnent-ils l'impression que ce clivage est maintenant dépassé ?

On voit bien chez certains de nos clients vraiment placés dans une optique de ROI pur (retour sur investissement, ndr) qu'ils arrivent à réaliser les mêmes retours aujourd'hui sur du display à la performance que sur le search. Le display est donc encore un outil de branding, sur certains emplacements premium de sites à très forte audience, mais sur la profondeur du Web on peut tout à fait opérer à la performance, via des bannières achetées au coût par clic ou au coût par mille, puis calculer la conversion entraînée. Et via les techniques de reciblage comme Remarketing ou de nouveaux outils comme le placement targeting, on arrive à un moment où la technologie commence à permettre des capacités nettement supérieures à ce que l'on avait avant. On croit donc beaucoup au display, et ça a d'ailleurs été un atout important pour Google en France cette année, notamment grâce à YouTube.Peut-on avoir une idée des volumes d'affaire générés par les activités display en France et tout particulièrement par YouTube ?

Pour la première fois, on a donné cette année des prévisions sur le display et YouTube dans le monde pour l'année lors de l'annonce de nos résultats financiers du troisième trimestre (*). Pour la France, on ne peut rien dire, mais si on compare les chiffres avancés au niveau monde à ceux du marché français, je pense qu'on est dans la mouvance. Ça reste encore petit, mais comme c'est un marché sur lequel on n'était pas vraiment, ça n'est pas neutre en termes de génération de croissance. Disons qu'on a mis le pied à l'étrier en 2008, développé en 2009, mais pour moi 2010 a vraiment été la première année pour YouTube et le display chez Google en France.La publicité mobile suivra-t-elle un cycle comparable ?

Oui, le mobile fera sans doute un peu pareil : 2011 sera une année de mise du pied à l'étrier, 2012 une année de transition et 2013 l'année 1 du mobile. C'est d'ailleurs cette année là que le trafic mobile, tablettes incluses, devrait dépasser le trafic PC.

On se doit d'ailleurs de remercier Apple, on a vu suite au lancement de l'iPhone une croissance phénoménale des requêtes sur mobile, qui continue. On a donc déjà un vrai marché du search mobile, d'autant que pour les annonceurs, c'est extrêmement facile, il suffit de cocher une case dans mon interface AdWords pour apparaître sur un mot clé donné.

Ce qu'on commence à voir, c'est que ceux qui optimisent leurs campagnes pour le mobile - la création, le message et la page d'atterrissage, obtiennent une amélioration du retour sur investissement très importante." Aujourd'hui, les directeurs marketing veulent faire deux choses : du mobile et du Facebook"Cette année a vu l'arrivée d'un nouvel acteur, Apple, qui avec iAd promet une capacité d'engagement sans précédent. Une voie à suivre ?

Aujourd'hui, on sait que les directeurs marketing veulent faire deux choses : du mobile et du Facebook. On a donc un rôle à jouer, en commençant par les accompagner sur le search. La seconde chose, ça sera via AdMob, soit sur le Web mobile, avec de la bannière, soit sur les applications. On a d'ailleurs déjà quelques clients qui font des choses assez fortes. Pour l'instant, ce qui fonctionne le mieux ce sont les add-ons pour téléphones, jeux, sonneries, etc. mais une offre bien plus profonde verra le jour à partir de 2011, pour voir ce qu'on peut faire pour favoriser la logique d'engagement dont vous parlez. Ce qui est intéressant, c'est qu'on part sur une base qui n'est pas nulle, par le biais du search et par le biais du display et d'Admob.2010, c'est aussi la montée en puissance des offres publicitaires de services très médiatisés comme Facebook, Twitter, Foursquare, qui développent leurs propres offres contextuelles... concurrentes de celles de Google ?

On n'est pas obligé d'opposer les choses, il faut plutôt chercher à voir en quoi elles peuvent être complémentaires. C'est une discussion qu'on a régulièrement avec nos annonceurs, notamment parce que YouTube est un produit intimement social. Par contre, il faut toujours envisager la communication dans sa globalité et ne pas oublier que des internautes qui ont vu vos produits sur un réseau social sont susceptibles d'effectuer une recherche à leur sujet par la suite. Facebook est à ce titre une plateforme extrêmement puissante, ne serait-ce que par le nombre d'utilisateurs, mais qui me semble devoir rester complémentaire d'autres outils.

Foursquare, à titre perso j'adore et il devrait y avoir de très belles applications publicitaires à venir, mais pour l'instant ça reste encore très limité. De façon générale, on croit de manière très forte et à la localisation et Foursquare a le mérite d'allier les deux, comme le font Latitude ou Hotpot chez nous.Si l'on en revient aux fondamentaux, quel fil conducteur pourrait-on trouver derrière toutes les nouveautés lancées en 2010 dans le domaine de la recherche ?

Il y a deux grandes tendances vraiment lourdes. La première, c'est Instant, qui change vraiment la façon d'interagir avec le moteur et a un impact direct sur la publicité. La seconde, qui a plutôt démarré en 2009, c'est Universal, cette extension de l'index à de nouveaux contenus comme la vidéo ou les messages Twitter, avec la possibilité de filtrer les résultats de manière verticale ou par rapport à leur fraîcheur. Avec Caffeine, on a un moteur bien plus rapide, capable d'indexer le Web en 24 heures et de retourner des résultats en quelques centièmes de seconde et on veut aller encore plus loin, aussi bien au niveau des performances et de la rapidité que de la pertinence.En matière de filtrage, vous avez notamment inauguré Shopping en France, dédié à la recherche de produits. Une nouvelle qui n'a pas particulièrement réjoui les spécialistes de la comparaison de prix. Le service a-t-il vocation à être développé comme un véritable shopper ?

Le flux restera tel qu'il est, c'est l'une des forces du produit que de rester indépendant et de ne pas favoriser le plus offrant. C'est difficile d'avoir l'offre la plus large possible si l'on est dans des relations mercantiles avec les marchands. En revanche, on peut déjà et l'on pourra toujours acheter des mises en avant par le biais des liens sponsorisés.

Sur le rapport aux comparateurs de prix, Shopping existe depuis quatre ou cinq ans aux Etats-Unis et il n'empêche Shopping.com et les autres comparateurs d'exister et de se développer. L'idée de Shopping, c'est d'avoir une vision vraiment très large de l'offre, on n'est donc pas dans la logique de l'achat immédiat qui implique d'avoir tout de suite le meilleur prix. Une fois de plus, il peut y avoir une complémentarité entre les deux.Pour finir, impossible de couper aux deux sujets récents que sont l'ouverture d'une enquête antitrust à Bruxelles et la fameuse taxe de 1% sur les investissements publicitaires, pensée en grande partie à cause de Google..

Quand on a un secteur qui marche, on a toujours la tentation de le taxer, ça n'est pas étonnant. L'achat média est déjà taxé à la TV, au cinéma ou sur les espaces publics. Après, quand on regarde l'assiette que représente le fait de taxer les investissements publicitaires en ligne, ça n'aura pas grande incidence sur le budget de l'Etat. On aurait préféré qu'il n'y ait pas cette taxe là.

Quant à Bruxelles... c'est finalement assez naturel que des entreprises qui ont un niveau de croissance très fort suscitent un intérêt. Après, si on regarde la publicité dans son ensemble, on parle de 500 milliards de dollars au niveau mondial, sur lesquels le numérique pèse à peine 15%, Google n'étant qu'une partie de ces 15%. L'important, c'est qu'il y ait un dialogue, une forme de compréhension. Sénateurs, Autorités de la concurrence, etc. ont parfois encore beaucoup à apprendre sur le numérique. On essaie donc de se mettre dans une logique d'interaction directe avec eux, voire même d'agir de façon proactive comme on l'avait fait lors du rachat de Doubleclick.

Le Web est un environnement encore peu régulé, au sujet duquel tout le monde se pose beaucoup de questions. A notre niveau, on essaie de s'auto-régir, comme on l'a fait avec l'anonymisation des données, le centre de gestion des préférences publicitaires ou le Privacy Dashboard, des initiatives conduites de notre propre chef, sans qu'on nous les ait demandées. On a cette responsabilité là aussi. La réalité du business dans lequel on travaille, c'est que la valeur provient du fait que les internautes utilisent notre moteur de recherche et ces gens-là ne sont qu'à un clic de ne plus le faire ! On doit donc toujours avoir un pas d'avance.

(*) En octobre dernier, Eric Schmidt a indiqué que le display chez Google devrait représenter un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de dollars sur 2010, sans préciser la ventilation entre YouTube et les activités dédiées de Doubleclick. Pour le mobile, il évoquait alors un volume annuel de l'ordre du milliard de dollars.
Google a annoncé hier sur son blog officiel qu'il comptait investir 1,9 milliard de dollars dans un bâtiment new-yorkais. Le 111 Eighth Avenue est un ancien immeuble de l'autorité qui gère le port de New-York. Mais il est surtout situé sur une autoroute de fibre optique traversant la ville. Le futur immeuble new-yorkais de Google (vu dans Google Earth).

C'est ce qui en fait un bâtiment particulièrement intéressant. Le blog officiel ne s'étend pas sur les raisons qui poussent le géant à investir, mais cet accès à la fibre optique new-yorkaise est sans doute prépondérant sur le besoin de bureaux supplémentaires, selon plusieurs sites américains.Comme l'explique Wired (en anglais), les câbles de fibre optique de New-York sont regroupés dans de très gros tuyaux souterrains. Pour le site, le 111 Eighth Avenue est l'un des endroits les plus stratégiques pour l'infrastructure télécom des Etats-Unis.

Pour le reste, l'immeuble est assez impressionnant : il est pourvu d'un héliport, de 280 000 mètres carrés de bureaux, et il faut près de 20 minutes pour en faire le tour à pied. Google a 2 000 employés à New-York, et continue d'embaucher.

Google n'a pas confirmé le chiffre de 1,9 milliard de dollars, qui aurait rapporté 46 millions de taxes de transaction à la municipalité de New-York. Il rachète le bâtiment à un consortium mené par Taconic Investment Partners, et réalise ainsi son plus gros investissement de l'année. Et la plus importante transaction immobilière de l'histoire des Etats-Unis.
Le top des films les plus téléchargés sur BitTorrent en 2010 élaboré par le site Torrentfreak révèle une nouvelle fois que succès du box-office rime souvent avec carton sur les réseaux P2P. Cette année, l'incontestable numéro un est, sans surprise, le long métrage Avatar de James Cameron.

Sorties fin 2009, les aventures de Jake Sully sur la planète Pandora ont généré depuis leur arrivée dans les salles obscures près de 2,8 milliards de dollars. Un engouement qui s'est également ressenti sur les réseaux d'échange faisant appel au protocole BitTorrent, puisque selon Torrentfreak, le film y aurait été téléchargé près de 17 millions de fois dans l'année.

En deuxième position arrive Kick-Ass, avec un volume estimé à 11 millions de téléchargements. Sorti courant 2010 et moins médiatisé qu'Avatar, lui n'a enregistré qu'une centaine de millions de dollars de recettes en salles. Cet hommage à la culture geek aurait-il trouvé un écho tout particulier auprès des adeptes du téléchargement illégal ?

Derrière arrivent Inception, Shutter Island et Iron Man 2, suivis par Le Choc des Titans, tous quatre correspondant à des volumes de téléchargement compris entre 8 et 10 millions. Toy Story 3 et Alice au Pays des Merveilles, pourtant tous deux très lucratifs, n'apparaissent pas dans ce classement.

Pour procéder au classement reproduit ci-dessous, Torrentfreak indique avoir compilé des statistiques émanant de différents trackers BitTorrent, en prenant en compte la totalité des versions d'un même film mises à disposition des internautes, notamment les enregistrements réalisés en salle. Les autres formes de téléchargement, d'eMule au direct download, ne sont pas envisagées ici, ce qui fait qu'on retiendra plus la hiérarchie établie que les valeurs absolues présentées.
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